Bombardier : éternel assisté social

Bombardier, un fleuron? Non. C’est terminé.

Le capitalisme sauvage et impitoyable frappe encore… même s’il a tort! Et c’est peut-être ce qu’il y a de pire dans tout ça : congédier des masses d’employés pour redonner des ailes à l’entreprise, alors que ça n’aidera en rien l’économie du Québec, économie qui est venue sauver les fesses de l’entreprise, avec de l’argent public, faut-il le rappeler!

1,3 milliard $ de Québec en 2016 dans la C Series, 2 milliards $ en 2015 par la Caisse de dépôt et placement pour acquérir 30 % de Bombardier Transport… donc 3,3 milliards au total! « Bombardier, éternel assisté social », écrit Nadeau, dans Le Devoir.

Bilan aujourd’hui : 5000 personnes sacrifiées, dont 2500 au Québec. Et il y en aura d’autres.

Slow clap

Des gens congédiés, c’est autant de familles qui vivront l’insécurité financière et les difficultés qui en découleront, pour plusieurs. Et l’insécurité et l’instabilité sont des adversaires farouches de la santé économique. D’où la remarque sur l’inutilité du geste…

D’un trait de plume, en buvant un bourbon à 200 $ la shot, on vire des pères et des mères de famille. Devant les yeux, il y a un écran, des chiffres, des rendements, des actionnaires et la pression qui exige qu’on liquide la vraie richesse de Bombardier.

Or, c’est au sommet de la tour d’ivoire que ça ne va pas. C’est dans le Saint des Saints que ça dérape depuis un long moment déjà. C’est dans ces hauts lieux qui font croire aux employés qu’ils maitrisent la situation et savent quoi faire que rien ne va plus. C’est là qu’on se vote des bonus, en mangeant du caviar, en félicitant l’autre pour la qualité de la soie de sa nouvelle chemise importée d’Italie.

« Pierre Beaudoin et les cinq hauts dirigeants de Bombardier ont accumulé sur papier une plus-value de 165 millions $ avec les options que la compagnie leur a octroyées depuis 2015 », écrit Girard, dans le Journal de Montréal. Rien que ça. Qui plus est, les options sur actions sont moins imposées que les salaires, ce qui est doublement juteux pour les boss de notre « fleuron ».

En clair : c’est NOTRE argent qui a permis à l’action de Bombardier de prendre du mieux… et aux dirigeants d’empocher en bout de piste!

Que de cynisme!

Le gouvernement Couillard a littéralement manqué de flair et de jugement en investissant directement les sommes au lieu d’acquérir des actions de Bombardier. Au moins, notre investissement collectif aurait profité, lui aussi!

Ah, mais attention!

On ne sacre personne à la porte. On rationalise, on redresse, c’est une « initiative de productivité », remarquez. Usant de ce vocabulaire vicieux que dénonce Ianik Marcil dans son excellent bouquin Les passagers clandestins.

En France, on fait encore plus joli et poétique : crisser des milliers de gens à la rue, on appelle ça un plan social. Ça donne presque envie.

On n’est même allé jusqu’à écrire que le « dégraissage » allait se poursuivre. Il faut réduire la taille de l’entreprise, dit-on. Pourtant, la graisse, c’est pas sur le plancher qu’elle se trouve, mais dans les cheveux gominés des bonzes qui trônent au sommet de cette supercherie au modèle d’affaires périmé.

Alain Bellemare, l’homme de 13 millions $, se dit « fier » de ce qu’il a accompli. Mais, pas assez fier pour venir défendre ses choix, le matin de la crise venu. Il avait un agenda trop chargé, semble-t-il. Une manucure sur la Fifth avenue?

C’est plus la langue de bois. C’est la guillotine dorée. La « cure minceur », dans une entreprise qui doit livrer bataille au lieu d’abdiquer. Pourtant, elle abandonne, clouée au sol devant son concurrent américain, vidée de son essence par un marché dont la destination est le rendement du capital financier, sans égard pour l’économie productive.

Le ridicule ne tue pas. Mais, le capitalisme sauvage, oui.

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