Ce n’est pas une question, mais une réponse: pourquoi la droite est dangereuse.
Elle est le fruit des réflexions de l’économiste Jacques Généreux, dont les lectures et analyses l’ont conduit à dire sans détour ce qu’il constate: la droite n’est pas celle qu’il parait.
Traditionnellement, la droite est l’image de la saine gestion, de la rigueur, de la maitrise de la science économique. Mais, les faits ne cessent de s’empiler pour contredire, scientifiquement, cette illusion. Alors, l’économiste Généreux prend la plume et dénonce, argumente, frappe, ébranle.
Si, jadis, la droite et la gauche vivaient dans un équilibre fragile, mais réel, il en est tout autrement aujourd’hui. La menace soviétique, qui forçait la main occidentale à concéder des avantages aux classes ouvrières, par peur de voir les masses adopter la religion de Marx, a disparu. Plus rien ne s’interpose. La droite a le champ libre. Et elle ne se gêne plus.
Le capitalisme, naguère tempéré, a repris ses airs sauvages. Les frontières tombent, c’est la guerre économique, la mondialisation de l’économie de marché. Dès lors, c’est la rupture entre le principe de libre concurrence et le principe de coopération solidaire.
La compétitivité devient l’unique règle. On dresse les individus les uns contre les autres, le pays n’est plus en concurrence avec un autre, mais l’individu est en compétition avec le monde entier. S’en suit une insécurité chez les travailleurs, une peur du prochain, un repli communautaire et la hausse de l’intégrisme religieux. C’est la dérive autoritariste du pouvoir.
Mais, la droite n’est-elle pas la saine gestionnaire?
Non.
Généreux rappelle les échecs des politiques de droite, incapable de réussir, même en période de prospérité économique. Là où elle met les doigts, la droite provoque chômage, croissance molle, déficits et dette accrue. En somme, elle nuit systématiquement à l’économie, l’emploi et la sécurité publique. La droite montre une vertigineuse incompétence économique.
Comme si, finalement, la droite se fichait de la croissance et de l’emploi.
Outre la France, on observe le même principe ailleurs. Aux États-Unis, les présidents démocrates ont tous, sauf de rares exceptions, beaucoup mieux fait que leurs homologues républicains. Reagan, Bush père et fils ont été des calamités en terme de contrôle des finances publiques.
Alors, pour quelle raison, opter pour des politiques, comme l’austérité, qui ne fonctionnent pas?
Parce que, avance l’économiste Généreux, l’objectif est d’opérer un changement, plus large. On doit finir par croire que l’individualisme, le consumérisme, c’est normal. Penser à soi, c’est bien. Les services sociaux? C’est déplaisant. Car, pendant que l’on concède des avantages, on perd du terrain sur le plan de la compétitivité, et donc, la création de la richesse en pâtit.
Et, lentement, la destruction du concept de société dans nos têtes progresse…
Alors, on accepte les mesures visant à d’abord créer de la richesse. Pour ce faire, on adopte des politiques qui allègent le fardeau des plus riches, favorisent les placements financiers et les délocalisations.
Sauf qu’au bout du compte, ce sont les paradis fiscaux qui se gonflent, la consommation des produits de luxe fabriqués à l’étranger qui en profite, pas les ouvriers locaux.
Malgré cela, des médias vont répéter, inlassablement, le crédo néolibéral: le libre marché sait ce qu’il fait. Tout ira bien, ne posez pas de questions. Regardez ailleurs.
La droite coupe dans l’éducation, la recherche et les politiques d’emplois, qui renforcent les sociétés à long terme, pour faire des cadeaux aux amis, pour gonfler les marges financières des entreprises qui, en contrepartie, ne développent ni l’emploi ni l’investissement dans le pays.
Et à ceux qui diront qu’il est plutôt curieux d’aborder des questions politiques alors qu’on parle d’économie feront du coup une éloquente démonstration du succès de l’entreprise de la droite.
Retournez dormir. Tout va bien…